Comme nombre de cours d’eau d’Auvergne et de France métropolitaine, la Couze Pavin subit la sécheresse mais résiste mieux que d’autres. Alors que près de 40% des cours français ont connu l’assec cette année, notre rivère est à 400 l/sec depuis fin aout : légèrement en dessous de son débit réservé nécessaire à la protection du milieu et où tout prélèvement est désormais interdit. En revanche certains tributaires connaissent l’asséchement, comme le ruisseau d’Antaillat depuis de long mois…seule sa tête de bassin connait un très léger filet d’eau entretenant l’espoir de lendemain meilleur.
Dans ces conditions, la pluie est attendue ! Symbole des crispations nouvelles, les années sèches s’accumulent sur le « château d’eau » de la France…L’Allier, le Cantal sont « en crise », le plus haut niveau d’alerte, et les mesures de restriction les plus drastiques ne suffisent plus pour certaines communes ravitaillées en camion citerne !
Ces dernières années les automnes se sont faits toujours plus secs. L’optimisme n’est pas de mise pour nos cours d’eau et la vie aquatique.
Conséquence directe de ces périodes de changement, les températures d’eau estivales augmentent sur nos eaux salmonicoles. Nous en avons déjà parlé mais cette année 2019 a révélé sur certains cours d’eau locaux célèbres des températures maintenues à plus de 18,5°C sur 30 jours…le signe de grandes difficultés à venir : tributaires assecs, températures inappropriées à la survie des juvéniles sur les vallées…nous payons les conséquences de notre insuffisance collective !
Malgré tout…
La peche électrique réalisée le 10 septembre par les bénévoles et les techniciens fédéraux ne marque pas d’écarts significatifs sur la population salmonicole de la Couze Pavin. Résultat encourageant et conforme, sous les yeux de jeunes étudiants du Lycée agricole de Rochefort Montagne, il n’en est pas moins sursitaire ! Alors bien sûr chacun ira de son commentaire sur l’interprétation des données statistiques qui seront présentées à notre Assemblée générale…Les apprentis sorciers ayant toujours des explications plus pertinentes que des professionnels cultivant près d’1/2 siècle d’études et de données qui partout dans le monde révèlent les même vérités. Sauf bien sûr chez nous, chez vous…où ce serait différent ! La nature humaine et ses contradictions : ne pas affronter la vérité pour retarder l’échéance, à l’image de notre incapacité à réagir face au changement en cours !
Autre point de difficultés la gestion chaotique du contrat de territoire en fin de cycle, après plus d’une année et demi d’agonie (licenciement des personnels en 2019), il n’est pas allé à son terme. les dernières études, les derniers travaux budgétés n’ont pas eté exécutés. Source de déception au final, malgré tout notre appui y compris financier, force est de constater que les atermoiements politiques de la vallée et la lutte assoiffée du pouvoir auront scellé dans l’oubli général le sort des cours d’eau locaux : un constat ! Le grand machin « Agglo Pays d’Issoire » ayant récupéré la compétence associée de gestion : une grande fusion de tous les contrats seraient en cours! Il serait urgent que les AAPPMA s’adaptent à ce nouveau partenaire et puissent faire porter leur voie. Un regroupement d’intérêt semble indispensable si l’on veut pouvoir se faire entendre par-delà ce regroupement de 90 communes, 400 salariés et 4 vallées. Une petite dizaine d’AAPPMA à coordonner, engluer chacune dans ses difficultés…un joli défi pour qui voudra !
Les années à venir s’annoncent donc difficiles, déficit quantitatif d’eau, changement climatique, abandon politique…les indicateurs virent au rouge ! Un vent nouveau réactionnaire est impératif. Qu’en sera-t-il pour les prochaines élections de notre système associatif, alors que les divagations de gestion des pouvoirs publics continuent à grand coups de décrets nationaux pour abaisser les débits réservés, ou privatiser la ressource dans des retenues collinaires…ils nous disent de continuer vers l’abysse, alors qu’il nous faut nous adapter ! Oui c’est dur d’espérer face à tant d’insouciance et d’assumer face à « nos jeunes » notre incurie. Ils feront mieux nous l’espérons !