Ce titre pourrait prêter à polémique en rapport de l’actualité récente où un soldat, un gendarme par son comportement, son engagement et ses convictions a rappelé aux yeux de tous la signification d’un mot usuellement réservé aux plus engagés de tous !
Alors bien sûr l’opposition est osée et ne manquera pas de choquer, voire d’interpeller…mais il faut bien l’avouer les années passent et parfois, il semble que les évidences se doivent d’être soulignées.
Alors soulignons, il y a urgence !
A ce titre, les bénévoles venus se joindre à l’action de nettoyage des berges ce 24 mars 2018 méritent notre reconnaissance, car ils ont joué avec les autres ce jour-là le « rôle principal » dans la protection des milieux aquatiques de la Couze Pavin.
Inlassablement années après années, souvent les mêmes, ils se retrouvent ce 3eme samedi de mars, 10 ans déjà pour quelques-uns, 20 ans pour quelques autres, pour encore et toujours récolter, ramasser, extirper, trainer, transporter, … ce que notre rivière nous vomit de nos excès souvent passés, mais aussi parfois plus récents !…oui ce jour, nous avons vu la rivière vomir ! Des cordes entrelacés de racines, des bidons pourfendus de troncs, et des arbres s’extirpaient de leur gangue de plastiques ou de toiles cirées. Quitte à subir demain l’anthropomorphisme parisien dans notre pratique halieutique, osons ici et maintenant l’image !…la rivière criait, elle hurlait !
Pour la première année, malgré cette somme d’expériences, un drôle de sentiment à vrai dire nous envahissait. Surement la conséquence d’un mélange de lectures quotidiennes, où nous sommes inondés d’annonces de destruction, de disparition, ou d’extinction qui touchent à notre environnement, et de la réalité touchée du doigt ici…là, devant chez nous !
Ho, bien sûr, nos héros d’un jour, nos héros très éphémères de cette histoire, n’ont rien d’extraordinaire…quoique, eux, ils sont là ! Rien que ça ! Pêcheurs, kayakistes, tous bénévoles…jeunes voire très jeunes…ou plus anciens, voire très anciens…Chef d’entreprises, cadres, ouvriers, ou fonctionnaires…actifs ou retraités… ils sont là, ils agissent !
Ces gens-là de notre point de vue méritent notre reconnaissance…votre reconnaissance. C’est le sentiment, moi le désigné « Président » de ces laborieux, qui m’habite à chaque fois que je les vois. Tout particulièrement « nos anciens » les voir faire ce devoir, ce don aux autres, ce don à tous…ce simple don de soi me laisse admiratif !
Ils auront au moins essayé…tous, ils auront osé… et surtout, eux, ils l’auront fait ! Quelques lignes pour le souligner à défaut d’une photo où ils refusent de poser !
Alors certes rien de bien glorieux à tirer de cette matinée, juste ramasser « la merde » des autres…la merde de tous…notre merde. Le vomi d’une rivière que l’on tente de soigner en restant à son chevet année après année, jour après jour : notre volonté inexorable pour lutter, notre acte de contrition pour nous faire pardonner ! Membre d’AAPPMA c’est aussi cela !
Au bas mot c’est encore près de 400 kg de plastiques et déchets divers ramassés à travers bois et forêts, butes et talus, près et jardins des communes de Meilhaud, Chidrac, Saint-Cirgues et Saint -Vincent. La crue hivernale nous a rappelé nos excès ! Telle une gifle bien méritée !
Un regret ! Que cette initiative destinée à nos océans ne trouve pas ici les « 20 – 35 ans »…vous savez les connectés, voir les hyper connectés…toujours informés…le clavier toujours acéré…la souris affutée…le smartphone surchauffé ! Ceux-là restent des héros virtuels…inexorablement…années après années…action après action…web ou affiche…sms ou papier…mail ou courrier…un simple constat !
Ce sont donc leur père, leur frère, voir leur grand-père qui préparent leur avenir ! Un avenir bien douteux, où il nous faudra plus que des héros pour soigner notre malade…un malade comme tant d’autres…mais pas un mort…comme tous ces morts …ailleurs ! Un malade en réminiscence, un malade en renaissance, plein d’espoir, plein de vie à l’instar d’un tronc qui transperce cet acier, de cette fleur qui pourfend cette toile cirée, de ces racines qui brisent cette lunette de WC…il faut savoir trouver la beauté pour ne pas douter. Nous l’avons dit si certains font « parler » les animaux, nous nous ferons parler la rivière ! Le symbole d’une rivière qui renait ! Nous l’espérons jour après jour, année après année : notre participation, notre gage pour l’avenir !
Nous finirons sur cette pensée venue du fond des âges, du VIe siècle av. J.-C, Héraclite affirmait déjà « Que les hommes, dans le commerce qu’ils entretiennent continuellement avec la raison qui gouverne le Tout, ne s’accordent pas toujours avec elle, et qu’ils regardent comme étrangers les évènements qui chaque jour jour leur arrivent. »…Tout est dit !