Nos zones humides : Plus de 6 millions d’€ de services rendus !

Au cours des 50 dernières années, la France métropolitaine a perdu plus de la moitié de la surface de ses zones humides, et  cette  tendance d’altération continue : 48 % d’entre elles se sont dégradées entre  2000  et  2010. L’UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature) dans un rapport publié en 2015 * estime qu’en France métropolitaine, le recensement des seules zones humides en 2011 pesait 2,4 millions d’Ha, pour un « cout » annuel estimé de services gratuits des milieux aquatiques allant de 1 200 à 6 700 € /ha. Fort de ce constat, nous pouvons estimé à plus de 6,6 millions d’Euros les services rendus et gratuits par nos seules zones humides sur la vallée de la Couze Pavin et de ses affluents.

En effet, à l’issue d’une étude de plus de deux ans, le CERA Environnement (Centre d’Etudes et de Recherche Appliquée en Environnement), missionné par le SIAV,  vient de fournir son rapport d’inventaires sur les zones humides de notre vallée. Il s’agit là de les délimiter, les caractériser, en connaitre les enjeux, les hiérarchiser et in fine les préserver par des actions adaptées. Chaque commune s’est vue donc remettre un ensemble de cartes associées identifiant son propre patrimoine.

Rappel : fonctions et intérêts des zones humides

Un petit rappel s’impose pour justifier de leur intérêt. Les zones humides présentent de nombreuses fonctions :

  1. les fonctions hydrologiques : ralentissement des ruissellements, recharge des nappes, régulation des crues, et le soutien d’étiage.
  2. les fonctions biogéochimiques : dénitrification des nitrates, assimilation végétale de l’azote, absorption du phosphore, et séquestration du carbone.
  3. les fonctions biologiques : support et des connexion des habitats nécessaires aux espèces autochtones.

Zone d’études et résultats

La surface du bassin versant de la Couze Pavin est d’environ 285 km². Il ne s’agit pas d’un inventaire exhaustif sur ce territoire, mais d’identifier et cartographier les zones humides au sein des enveloppes de forte probabilité de présence des zones humides (déterminées par le SAGE Allier Aval) des communes de Chidrac, Compains, Courgoul, Meilhaud, Perrier, Saurier, Saint-Cirgues-sur-Couze, Saint-Diéry, Saint-Floret, Saint-Pierre-Colamine, Tourzel-Ronzières et Valbeleix. Cela représente une zone d’étude d’environ 2851 hectares du Contrat territorial.

Les phases de terrain (2016 et 2017) ont mis en évidence la présence de 524 zones humides, pour une surface d’environ 1684,97 hectares soit 6,52 % de la zone occupée.

La surface moyenne d’une zone humide est d’environ 3,2 hectares et le nombre moyen de zone humide par commune atteint 35. Certaines disparités existent néanmoins : les communes de Besse-et-Saint-Anastaise et Compains situées en tête de bassin versant présentent les deux tiers des zones humides répertoriées. Enfin, la commune de Compains possède le pourcentage d’occupation du sol par les zones humides le plus important avec 12,1 % de sa surface occupée par des milieux humides.

Comment fonctionnent-elles chez nous et à quoi servent-elles ?

Les zones humides sont en relation le plus souvent avec le réseau hydrographique.

L’approvisionnement hydraulique se fait en entrée par le biais le plus souvent de cours d’eau, fossés, ruissellements diffus et bien sûr les précipitations (en apport secondaire). Les communes de Besse-et-SaintAnastaise et Compains se différencient par la présence de nombreuses sources.

Le fonctionnement hydraulique est souvent dégradé à cause de la modification de l’interaction entre le cours d’eau et la zone humide ou la présence de rigoles de drainage plus ou moins prononcées. Néanmoins, dans un peu plus de la moitié des cas, les zones humides sont proches de l’équilibre naturel. Les enjeux sont liés à la régulation naturelle des crues, un stockage des eaux de surface et recharge des nappes avant restitution pour soutien d’étiage

Leur intérêt biologique, proche de l’état naturel dans un peu moins de la moitié des cas, réside surtout dans la fonction de corridor biologique qu’elles procurent (en longeant la plupart des cours d’eau), ainsi que dans le support de biodiversité avec la présence de milieux originaux abritant plusieurs espèces patrimoniales.

On note une grande disparité concernant les activités répertoriées en fonction des communes. Sur Besse-et-Saint-Anastaise, Compains et SaintPierre-Colamine, la majorité des zones humides sont pâturées ou pâturées/fauchées. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les agriculteurs reconnaissent eux-mêmes l’intérêt de tels milieux lors des périodes de sécheresse pour pouvoir faire pâturer les animaux qui n’ont plus d’herbe ailleurs. L’absence d’activité est aussi bien réelle.

La valorisation des zones humides est à relier notamment à leur production agricole (prairie ou parcours pour le pâturage des bovins, ovins) et plus localement pour l’alimentation en eau potable. Plusieurs d’entre elles montrent également un potentiel pour le tourisme et les loisirs intéressants (Besse-et-Saint-Anastaise, Compains, Saurier et Issoire).

Nos zones humides sont globalement en bon état de conservation même si ponctuellement des menaces sont à noter.

Le diagnostic hydrologique

L’hydrologie des zones humides a également été analysée. Il en ressort qu’une légère majorité des parcelles montrent un diagnostic hydrologique sensiblement dégradé. Néanmoins, 40 % des zones humides montrent un diagnostic proche de l’équilibre naturel. 18 % des zones humides présentent un diagnostic hydrologique dégradé à très dégradé. Les modifications sont le plus souvent la conséquence d’un drainage plus ou moins prononcé et localisé au sein des parcelles exploitées, ainsi qu’à des modifications de cours d’eau liées le plus souvent à une simplification du tracé.

L’état de conservation des zones humides

Les résultats montrent que l’état de conservation des habitats est bon dans un peu plus de la moitié des cas. Néanmoins, 35 % d’entre elles montrent une dégradation partielle des habitats. Les dégradations sont très souvent liées aux activités humaines (eutrophisation) qui sont très présentes sur le secteur d’étude ainsi qu’à la modification des cours d’eau et au drainage qui modifie l’hydrologie.

 

Le niveau de menace

Concernant le niveau de menace, l’analyse révèle que la très grande majorité des zones humides sont faiblement à moyennement menacées. Les principales menaces observées sur site sont liées par ordre d’importance à la modification du cours d’eau, le surpâturage, l’eutrophisation  et le drainage.

 

Quelles sont les pressions actuelles !

Les pressions actuelles sont variées, mais si un classement décroissant (impactant les zones humides du plus vers le moins) devait être proposé, la liste serait ainsi faite :

  1. La modification du cours d’eau (30 %) est le principal préjudice au sein de la zone d’étude (simplification du tracé, enrochement, canalisation et incision). Ces modifications ont pour conséquence de réduire ou supprimer la présence de zones humides. Cela accentue par ailleurs la vitesse d’évacuation des eaux allant ainsi à l’encontre d’un cycle de l’eau équilibré. Par la même, les éventuels polluants et autres intrants sont aussi transférés plus rapidement vers l’aval sans laisser au sol le temps d’épurer de telles substances. Ainsi fait, le rôle des zones humides en est fortement réduit.
  2. Le surpâturage (25%) est aussi présent mais se restreint à de petites surfaces. Le fait que l’agriculture de ces secteurs soit globalement assez extensive limite ce phénomène.
  3. L’eutrophisation des formations végétales (23%) est intimement liée au surpâturage. Elle se dessine sur les secteurs les plus piétinées, ainsi que sur les parcelles très accessibles avec les engins agricoles (épandages). On retrouve aussi ces pressions en contrebas de grosses exploitations agricoles et vers les arrivées d’intrants. L’eutrophisation a pour conséquence de modifier les communautés végétales.
  4. Le drainage (23%) est également présent, il modifie les groupements végétaux qui deviennent à tendance mésophile et réduise la superficie des zones humides. Comme pour la modification du cours d’eau cela accentue le ruissellement des eaux, leur vitesse d’évacuation.
  5. La présence d’espèces d’invasives (11%), qui a pour conséquence une modification des écosystèmes et des groupements végétaux. Seules les zones humides situées sur les communes en aval du bassin versant sont fortement impactées.
  6. L’enrésinement ou la populiculture des zones humides (9%), ne se pratique que ponctuellement et sur quelques parties de tels milieux. Il est très rare de rencontrer une zone humide entièrement plantée.
  7. La mise en culture ou les travaux du sol (9%), qui modifie les communautés végétales ainsi que les fonctions réalisées par elle.
  8. L’enfrichement (9%), a pu être constaté sur des zones non exploitées.
  9. La fertilisation ou les pollutions issues des cultures ou des voies de communications adjacentes (8%).
  10. L’urbanisation, cette pression a pour conséquence une destruction partielle ou totale de la zone humide (6%).
  11. Les remblaiements intempestifs par des déchets inertes ou verts, il montre le désintérêt pour de telles zones (5%).
  12. La création de plan d’eau (4%).
  13. La présence de décharge (3%).
  14. La suppression de haies (2%).

Les pressions à venir

La plus grande crainte pour les années à venir en termes de pression sur les zones humides, serait une aggravation des atteintes liées aux modifications des cours d’eaux, ainsi qu’à l’accentuation du drainage. Les modifications ont pour conséquences de réduire les interactions avec le réseau hydrographique principale entrée d’eau pour les zones humides. Cela induit une diminution de la surface des zones humides, ainsi que de leurs fonctionnalités.

Une seconde crainte pourrait tenir en une intensification des pratiques agricoles. Cette intensification ne peut qu’être préjudiciable en entrainant des modifications dans la structure des sols par le surpâturage associé à une modification des cortèges floristiques. Ces atteintes ont pour conséquences de modifier et banaliser les cortèges floristiques. Cette eutrophisation à des conséquences importantes sur la qualité des eaux.

Pour finir, une crainte, pourrait venir d’une destruction partielle ou totale des zones humides en lien avec l’urbanisation.

Saule des lapons (Salix lapponum) observée sur la commune de Besse-et-Saint-Anastaise protégé au niveau national…

Alors il est impératif de préserver cet environnement où s’épanouissent plusieurs espèces végétales patrimoniales dont, huit protégées sur le plan national (Salix lapponum, Lycopodiella inundata, Ligularia sibirica, Drosera rotundifolia, Luronium natans, Isoetes sp Andromeda polifolia et Littorella uniflora), trois protégées sur le plan régional (Lilium martagon, Cicuta virosa et Vaccinium oxycoccos) et quatre inscrites sur la liste rouge régionale (Utricularia australis, Salix eleagnos Pedicularis palustris et Lemna trisulca). Nos zone humides, notre patrimoine à préserver pour tous les services gratuits qu’elles nous rendent !

*Rapport sur les services rendus des écosystèmes d’eau douce de L’UICN

Pêcheur, choisissez votre AAPPMA !

A quelques jours de la saison 2018 de la pêche de la truite, la période d’acquisition des cartes de pêche la plus forte de l’année, nous vous invitons à prendre 3 secondes de réflexion…

Notre département connait la réciprocité inter AAPPMA sur la quasi-totalité des parcours de première catégorie depuis le début des années 80 et nous nous en félicitons. Construit pour le bénéfice de tous, ce système vertueux tend à occulter le choix de l’AAPPMA.

Sur notre territoire moins d’un pêcheur sur cinq contrôlé connait spontanément le nom de son AAPPMA : un chiffre immuable depuis 20 ans!

En effet, il est assez affligeant de constater que peu de pêcheurs s’interrogent au moment de valider leur sésame de savoir si oui ou non l’AAPPMA à laquelle il vont adhérer correspond à leurs idéaux. Pourtant ce qui fait la force « politique » d’une AAPPMA repose majoritairement sur le nombre de ses adhérents.

Ainsi les cartes « papier » imposaient de disposer des « bons » points de vente pour orienter les choix politiques et financiers de gestion au moins à l’échelle du département et parfois au niveau national. Certains points de vente s’arrachaient donc à « prix d’or » où tous les coups ou presque étaient permis, notamment en banlieue de Clermont-Ferrand.

Nombre d’AAPPMA, très majoritairement gestionnaires du réseau de première catégorie mis en réciprocité, AAPPMA dites rurales, elles, s’appuyaient sur un réseau des plus « pittoresques », très loin des 74 % de la population du Puy de Dôme concentrée dans l’agglomération clermontoise ou proche des sous-préfectures…leur défaut : être loin !

Le pêcheur allait donc au plus pratique, et achetait sa carte papier souvent chez le dépositaire d’articles de pêche qui,  de fait, était incontournable pour s’assurer de la puissance politique à l’échelle fédérale. Les choix de gestion dépendaient donc de lui et des AAPPMA qu’il pouvait « distribuer » au gré des accords conclus.

La carte Internet devait révolutionner l’accès à ce potentiel choix. Globalement après plusieurs années, il n’en est rien ! La « position » géographique des dépositaires, moins nombreux et concentrés dans les grandes villes, est toujours très influente. Aussi, les pêcheurs lorsqu’ils adhérent de chez eux, font souvent le choix de l’AAPPMA la plus proche du domicile …sans même réfléchir à l’action qu’elle conduit! Les équilibres restent donc inchangés.

La carte Internet : l’accès facile au vrai choix de l’AAPPMA qui vous représente! Qu’attendez-vous pour choisir vraiment?

Alors pour illustrer notre article, nous citerons 2 chiffres. Dans notre département, plus des 70 % des pêcheurs pêchent la truite. Les quatre plus « importantes » AAPPMA du département gèrent moins de 20 % des parcours salmonicoles (dont  8 % pour une seule !). Un équilibre immuable depuis l’émergence de la réciprocité !

Alors au moment où plus d’un million de pêcheurs s’apprêtent à s’acquitter de leur cotisation, nous vous invitons à réfléchir quelques secondes : En réciprocité, l’AAPPMA que je vais CHOISIR est-elle bien digne de porter mes valeurs ? Et si vous vous en moquez, faites le choix à minima du gestionnaire qui gère le parcours que vous pêchez le plus souvent…Un juste retour pour les bénévoles qui s’y investissent au quotidien !

 

La Couze Pavin et ses affluents en reconquête : Bilan 2017 des actions !

Malgré l’annonce ce 30 janvier 2018 du changement de gouvernance du Contrat de territoire et les incertitudes qui règnent autour de la continuité de l’action publique après 2019, nous vous rapportons le bilan des actions conduites cette année et présentées à Saurier.

Par-delà l’investissement collectif d’un million d’euros supplémentaires pour les 28 exploitations agricoles locales ayant souscrit au catalogue de mesures du PAEC (Projet Agro-Environnemental Climatique) qui visent à réduire l’apport des intrants (engrais, épandage…) sur près de 14 % des surfaces enherbées de la vallée, action dont nous vous avons parlé dans un article précédent, d’autres mesures ont été mises en œuvre. Nous vous en informons.

Le plan d’eau des Hermines au cœur des débats…

Le plan d’eau des Hermines à Super Besse : stockage de l’eau pour les canons à neige l’hiver, base nautique l’été…sa gestion pose des problèmes pour le cours d’eau et la pérennité de tous les usages.

Hors de notre territoire, une zone de reproduction de la truite fario remarquable souffre, la zone dite de la plaine du Gelat entre Besse et Super-Besse et ce depuis la mise en place du Plan d’eau des Hermines en 1968 (réservoir pour les canons à neige). Bloquant le transfert sédimentaire naturel, cette pièce d’eau conduit la Couze Pavin, dés sa source, vers un déficit de sa recharge sédimentaire en aval qui ne cesse de s’amplifier. Plus largement, il génère désormais des aléas liés au maintien des volumes d’eau minimaux sur le cours d’eau (assecs constatés cet été en aval du plan d’eau). Problème de conception des systèmes de vidange, non évacuation des sédiments stockés, assecs : la gestion globale du plan d’eau pose aujourd’hui des problèmes pour sécuriser tous les usages. Plus de 70 000 € ont été investis en étude pour comprendre et envisager des solutions pérennes. Un bassin de sédimentation devrait être créé en aval du plan d’eau ainsi qu’un plan de gestion des vidanges plus abouti : le tout associé à un débit réservé garanti et permanent pour l’aval immédiat. Le but : éviter le comblement du plan d’eau, assurer la recharge sédimentaire aval nécessaire au rétablissement des zones de frai fonctionnelles pour la truite, mais surtout, pour limiter les phénomènes d’érosion et d’incision du cours d’eau sur la plaine tourbeuse…

La protection de berges, encore et toujours…

Les élèves du Lycée agricole de Rochefort Montagne investis dans la protection des ruisseaux et des zones humides de la vallée…

Au titre de la protection des berges par-delà les abreuvoirs solaires, les pompes à museau et autres passages à gué installés, nous soulignerons les plus de 2500 mètres de mise en défense d’une zone humide effectuée sur l’estive du Grand Joran à Compains : opération réalisée conjointement avec l’entreprise retenue et les  1ere année de Bac Pro du Lycée professionnel agricole de Rochefort Montagne. D’autres actions sont à venir pour 2018-2019, comme le traitement de prés de 8  km de ripisylves sur plusieurs communes de la vallée.

Plus de 2500 mètres de berges et de zones humides protégées à Compains

Continuité écologique, le nerf de la guerre…

Action forte et qui nous est chère, le rétablissement de la continuité écologique continue ! Nous nous en étions faits l’écho dans un article précèdent : 4 des 6 principaux ouvrages de notre secteur ont été traités. Les deux derniers sont en phase de validation technique pour ce qui touche aux choix des aménagements sur le ruisseau d’Antaillat situés sur la commune de Meilhaud (des solutions de 15 à 45 K€ pour chacun d’entre eux). Nous espérons voir les travaux réalisés cette année avec ou sans notre participation financière selon le choix technique retenu par la commune. Par ailleurs sur notre sollicitation, notre fédération assurera la maitrise d’ouvrage dans la cadre d’une intervention conventionnée avec les deux communes de Chassagne et du Valbeleix pour traiter un autre ouvrage sur le ruisseau de Sault : un projet chiffré aussi à plusieurs dizaines de milliers d’euros…

Cet ouvrage sur le ruisseau de Sault sera remplacé par un pont à fond libre. Notre fédération assurera la Maitrise d’ouvrage et pilotera le plan de financement…plus de 11 000 € pour le seul mouvement associatif de la pêche de loisir y seront investis !

En dehors de notre secteur, et malgré le futur traitement du seuil de l’hôpital d’Issoire par la mise en place d’une passe à poissons en contrepartie de l’implantation d’une microcentrale « sur chute » et sans tronçon court-circuité, la situation évolue pour le seuil dit du « centre aéré ». Il suscite nombre de passions : plusieurs ayant droit et un producteur hydroélectrique réfractaires, les riverains du « bief » ad’hoc traversant toute la ville d’Issoire soulevant le problème des eaux usées encore non collectées malgré un important travail (70 particuliers restants sur les 400 initiaux), toujours les riverains au sujet du maintien du bâti ou des prélèvements domestiques « sauvages » qu’ils pensent légaux …une rivière de contournement semble recevoir l’agrément de tous : un projet en centaines de milliers d’euros  !

Le traitement du « Pavin 3 » ou seuil du Centre aéré à Issoire évolue! plus de 20 mètres en crête, 4 mètres de haut, déchaussement de sa structure…l’ouvrage est en ruine et fait courir un risque sévère pour les populations. A quand l’intelligence situationnelle devra prendre le pas sur la défense d’intérêts particuliers ? la rivière de contournement réglera peut-être le problème et permettra de concilier tous les usages…

La qualité de l’eau, indispensable à tous…

La « plaine des moutons » à 1200 mètres d ‘altitude : Zone d’estive très faiblement habitée draine pourtant des apports de phosphore permanent…le ruisseau de Malvoissière « subit » vers Saint Victor la Rivière : une commune hors de tout contrat de territoire!

Par-delà, les analyses physico chimique de l’eau ont aussi été commandées au titre d’un suivi intermédiaire, nous nous en étions fait l’écho dans un article précèdent…13 k€ pour 11 stations suivies. Des résultats encourageants ou plusieurs sites progressent comme évoqué. Nous restons vigilants sur l’apport de phosphore, le paramètre de déclassement commun systématique notamment sur certains tronçons : on citera par exemple le ruisseau de Malvoissière, zone « pépinière » de premier plan, traversant les estives dite de la « plaine des moutons » entre Besse et Chambon sur lac. Ce ruisseau nous « draine » cet apport de manière bien trop constante à notre gout…Que se passe–t-il sur ce territoire bordé de hameaux ? Assainissements individuels défaillants, SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif) inexistant, effluents agricoles mal gérés? La constance de l’apport imposerait de se pencher sur ce secteur hors de la juridiction de tout contrat et de notre territoire !

Par ailleurs, l’inventaire des zones humides de la vallée en vue de leur protection s’est par ailleurs poursuivi : 27 k€ y ont été investis !

Une gestion durable, un projet exemplaire…

Enfin nous citerons le projet hydro morphologique sur la commune de Saint-Vincent et son étude pour 40 K€. Le but : Redonner à la Couze Pavin sa dynamique naturelle dans le respect des usages, près de 200 K€ d’actions potentielles sur les deux kilomètres étudiés afin de limiter les risques d’inondation. Nous nous sommes positionnés pour soutenir financièrement 2 des 10 actions  de ce projet en cours d’émergence dans un cadre budgétaire difficile piloté par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne…les arbitrages récents du gouvernement sur la politique de l’eau et sur les budgets des 6 Agences nationales se font déjà sentir au cœur de l’Auvergne ! Nous espérons prochainement pouvoir dévoiler plus de détails.

Mais qui paye !

Au bilan, le seul contrat a investi près de 110 K€ d’actions en 2017 au profit de cette reconquête espérée. Moins de 20 % sont en « auto financement », c’est-à-dire payés par les seules communes concernées par les actions…un ratio très faible. On comprend rapidement que la reconquête de nos cours d’eau dépend de subventions majoritairement pilotées par les Agences de l’eau nationales dont les budgets dépendent de décisions gouvernementales. Un rappel à la vérité à ceux qui claironnent à qui veut l’entendre que ce sont les collectivités locales qui supportent les efforts de reconquête : c’est seulement vrai pour 20 % dans la majorité des cas ! les collectivités locales portent surtout une volonté et c’est souvent le plus difficile à obtenir, quoi qu’on en dise !

En effet ceux qui supportent et qui financent cette reconquête ce sont d’abord les usagers domestiques de l’eau, vous, nous, dans la très grande majorité des cas (près des ¾ des budgets nationaux des agences de l’eau sont issus de taxes payées par les seuls particuliers). Les pécheurs eux sont des « particuliers » privilégiés, puisqu’ils ont « la joie » de participer encore plus à cet effort par l’acquittement chaque année d’une redevance supplémentaire prélevée à l’achat des cartes de pêche et versée à ces agences. (2,38 millions d’euros ont été versés à l’Agence de l’eau Loire Bretagne en 2015 par les 38 fédérations départementales de pêche concernées, alors que les 5722 éleveurs agricoles du même territoire ont versé 2,6 millions d’euros.)

Oui ! Vous, pêcheurs membres des AAPPMA, êtes des sponsors investis de cette reconquête, et nous AAPPMA, FDPPMA, en sommes les garants :

  • par l’acquittement de cette redevance mise à disposition de tous pour la reconquête de l’eau,
  • par les interventions techniques des salariés de nos structures lors des Comités de Pilotage,
  • par  le financement direct d’actions, sur nos budgets propres, lorsque nous le jugeons nécessaire !

Cela fait de nous des partenaires de premier plan…rappelons-le aussi à nos élus !

Couze Pavin et projet agro environnemental : la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme affirme poursuivre son investissement dans les territoires : notre avis…

En 2016 nous affirmions notre inquiétude sur le volet agricole du contrat de territoire piloté conjointement par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Vallée de la Couze Pavin, de la Couze de Valbeleix et de leurs affluents (SIAV) et par la chambre d’agriculture du Puy de Dôme (CDA63). Aujourd’hui nous vous informons des avancées…

Des aides financières importantes au service de pratiques durables…

Le PAEC (Projet Agro-Environnemental Climatique), complément du contrat de territoire, dont l’objet est de proposer aux agriculteurs la contractualisation de mesures  en vue d’un maintien ou d’un changement de pratiques est désormais en action. Le but : réduire l’apport d’intrant dans les sols. Ce plan de gestion quinquennal, financé à 75 % par le FEADER (Fonds Européen Agricole pour le DEveloppement Rural) et pour les 25 % restants par la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) de la région Auvergne-Rhône-Alpes ou par l’AELB (Agence de l’Eau Loire Bretagne), est bien l’acte concret pour le changement ou le maintien vers des pratiques durables. Prévision initiale : 1 million d’€ supplémentaires d’investissement de tous les contribuables au service des « bonnes pratiques » paysannes sur notre vallée.

Comment réduire les intrants donc ? Par le financement de « l’absence total de fertilisation minérale et organique sur prairies et l’ajustement de la pression de pâturage sur certaines période », « le maintien de la richesse floristique d’une prairie permanente », ou bien encore la « mise en place de lutte biologique »… et aussi par 90 jours/an d’animation pour la chambre d’agriculture, ses salariés et ceux des différents organismes intervenant, comme la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux)… !

Il s’agit donc de proposer aux presque 230 exploitants de la vallée  de savoir comment faire paitre nos 13000 bovins et autres ruminants dans les meilleures conditions afin de limiter leurs impacts sur nos ressources collectives, dont l’eau du Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne : la présence de Phosphore « surabondant » étant toujours l’élément commun de déclassement de la qualité des cours d’eau de la vallée !

Une mobilisation frémissante…un début d’une prise de conscience ?

La mobilisation générale semble difficile à mettre en œuvre face à l’urgence économique, sociale et environnementale à laquelle ce secteur est confronté. Pour preuve sur les 50 diagnostics individuels d’exploitation pour « les volontaires » offerts, seuls 33 ont été réalisés sur les 3 dernières années.

10 agriculteurs présents à Saurier le 18/10/2017 lors de cette présentation des techniques d’abreuvement.

Comme toujours les journées d’informations 2017 organisées par la CDA 63 visant à « innover » peinent toujours à mobiliser les troupes : 12 présents à Chidrac pour traiter des « couverts végétaux » en octobre dernier, une dizaine à Saurier au sujet de l’abreuvement des animaux…Certes des chiffres en hausse en regard de l’année dernière, mais bien faibles en rapport du nombre de concernés. Ces journées répondent-elles vraiment à l’attente majoritaire? Ou restent-elles de l’affichage? A ce stade nous ne savons pas…Espérons que la CDA 63, elle, sache et prions pour que personne ne vienne à évaluer l’investissement financier en rapport du résultat escompté. Passons!

Dans ce contexte de changement encouragé par les animateurs du Contrat de territoire, le PAEC donc s’engageait à visiter 89 exploitants en 2016-2017! Bien! 31 exploitations se sont finalement engagées lors de la déclaration « PAC 2017 » dont 28 sur le Bassin de la Couze Pavin, soit 1/3 environ des exploitants rencontrés : un résultat encourageant ! Concrètement  un espoir de changement des pratiques agricoles portant sur la contractualisation d’environ 1 690 hectares des presque 12 000 potentiellement concernés…soit 14 % de la surface totale en Herbe de notre vallée : un commencement significatif certes, loin d’une révolution aussi!

En revanche, il faut tout de même souligner qu’il s’agit là d’une aide quinquennale moyenne de 28 660 € par exploitant de la vallée pour 14 % de la surface concernée : le prix du changement!

Au bilan, le choix est-il encore possible?

Alors que dire au bilan…avons-nous bien la liberté de développer une critique ou de dénoncer?

Lorsque l’on connait le dévouement des salariés en charge de ces animations que ce soit de la Chambre d’Agriculture ou du SIAV comme ceux de tous ces acteurs du changement espéré, les difficultés sans nom que rencontre notre agriculture engluée dans un système commandé par des lobbys financiers qu’ils ne contrôlent pas, l’urgence de l’adaptation au changement climatique, la volonté des consommateurs à se nourrir de produits « durables » et locaux…commenter des actions tout de même positives semble bien secondaire.

L’esprit cartésien du citoyen aurait bien quelques critiques à émettre à la lecture des volumes financiers dépensés, des impôts de tous investis, et des résultats, quelques doutes sur la volonté réelle des acteurs face à l’urgence d’une situation climatique, sociale et économique qui ne cesse de se dégrader…mais pour servir quel objectif? Dans quel but ?

Du vert au désert…est-ce bien inéluctable !

Avons-nous réellement le choix, le temps de critiquer? Au risque de couper la moindre brise, la moindre initiative positive…Nos rus et nos rases ne font-ils pas les grands fleuves de France! l’enjeu semble bien supérieur.

Alors non il n’y a plus de choix! Il nous faut changer quoiqu’il en coute.

Dans cet esprit il nous faut donc surtout éviter d’avoir des regrets de ne pas avoir tout essayé. Certains, croisés au Carrefour National de la Pêche et des Loisirs, affirmeront que la situation est déjà perdue pour nos contextes salmonicoles locaux, que les élévations de températures planétaires projetées scelleront le sort des dernières truites d’Auvergne, qu’il nous faut déjà réfléchir autrement et s’adapter pour garantir la pratique d’un loisir pêche ancré dans son temps…C’est un choix ! Nous ne le ferons pas! Et s’il est surement nécessaire d’anticiper, rien ne justifie le fait de laisser faire.

Ainsi nous faisons partie de ceux qui pensent qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, surtout pour protéger la Truite des Couzes : notre patrimoine local révélé cette année est lui encore bien vivant ! Mieux que dénoncer, accuser, ou abandonner nos cours d’eau à leur triste sort ainsi projeté, nous pensons qu’il nous faut d’abord encourager, accompagner et espérer pour que toutes les forces du changement escompté soient mobilisées…Sait-on jamais !

Changeons ensemble notre avenir commun !

Retour sur l’Assemblée générale dite d’automne de notre fédération.

Cette Assemblée, traditionnellement la plus intéressante où nous débâtons de sujets souvent difficiles et ce « en famille » loin des institutionnels toujours invités lors de celle de Printemps, s’est donc tenue ce 28/10/2017 à l’ENITA de Lempdes.

L’ordre du jour prévoyait notamment le compte rendu de l’étude génétique sur l’espèce truite Fario : Un sujet ô combien sensible compte tenu des pratiques de soutiens piscicoles installées dans le département depuis les années 1984, date de création de notre pisciculture.

Par-delà, des sujets plus légers mais tout aussi importants, étaient évoqués. Nous retenons dans cet article l’augmentation des prix des cartes de pêche annuelles (1 € dont 0.40 cents de taxe d’état et 0.60 pour notre système associatif) pour 2018 et ce après trois ans de stagnation.

Aussi quelle ne fut pas notre surprise de voir le sujet du quota journalier de « truites », Fario ou Arc en ciel d’ailleurs, évoqué et ainsi « sortir du chapeau » à la surprise générale, y compris des administrateurs fédéraux !

le panier : symbole du prélèvement à l’origine de toutes les tensions depuis 1945…

A l’initiative d’une AAPPMA des Combrailles, par ailleurs absente, ayant adressé un courrier au préfet demandant la mise en place de ce quota sur sa vallée, le président de la FDPPMA 63, sur recommandation du même préfet, proposait la « mise au vote » de la réduction du quota de 6 à 4 poissons journaliers sur le département et ce en dehors de toute formes règlementaires,  traditionnelles et/ou habituelles de ce genre de délibération. En 20 ans de présence et près de 40 assemblées, vécues devant ou derrière la tribune, l’initiative paraissait d’emblée délicate ! Et son sort ne faisait guère de doute…

Après plusieurs interventions, plus ou moins favorables de représentants d’AAPPMA, et celles plus techniques des chargés de mission et d’études délivrant tous deux quelques éléments de réflexion visant à éclairer le sens donné à cette possible délibération, qualifiée tour à tour de « démagogique » ou de « pédagogique »et ce selon les argumentaires développés…l’orage s’amorçait et le ton montait !

Une fois l’orage passé, il nous semblait utile d’installer le débat sereinement au plus près des adhérents et de communiquer sur l’état des connaissances que de telles mesures peuvent apporter sur la gestion des stocks et/ou sur leurs vertus pédagogiques. Notre intervention reçut un écho favorable de l’assemblée.

Donner du sens est la première action à conduire pour favoriser l’adhésion de tous…sans cela il est difficile de convaincre !

Dans de telles conditions de préparation, le vote fut donc ajourné et reporté à une prochaine assemblée laissant à chacun la possibilité de mieux préparer son argumentaire tout en ayant pu déjà s’éclairer des échanges effectués.

Le deuxième temps fort fut consacré à la présentation de l’étude génétique de la truite Fario sur le département. Étude dont nous nous étions faits l’écho officieusement en Assemblée Générale 2017.

Là, ce fut un véritable coup de massue sur la tête de nombreux représentants qui découvraient l’ampleur du résultat qui interrogeait manifestement 50 ans de pratique ancestrale souvent défendue avec acharnement et ce à chaque occasion passée…A la lecture des résultats il devient impossible de résister, même pour les plus obtus !

Pour notre part, nous retiendrons l’excellente nouvelle de la préservation des souches indigènes du département  et surtout leur diversité : un trésor pour notre fédération et son territoire. Plus égoïstement, il existe bien une truite des Couzes répartie sur tout le linéaire des Couzes d’Ardes et Pavin et de leurs affluents. Nous ferons tout pour la préserver !

Carte génétique des groupes de truite identifiés du Bassin « Allier » : le rouge révèle la présence plus ou moins marquée de poissons adultes issus de la pisciculture fédérale !

Cette étude révèle aussi la nécessité de réviser les politiques d’alevinage. Les poissons de pisciculture, indépendamment de leur stade de déversement et quelles que soient leurs origines, ne concourent pas massivement à l’effort de reproduction.

Les rares cours d’eau ou portions de cours d’eau où ils se sont implantés durablement sont ceux qui ont subi une pollution destructrice de la souche locale, parfois combinée à un isolement géographique interdisant la reconquête du milieu par les voies naturelles. Rien de surprenant pour les plus avertis, juste une énième confirmation de la lecture scientifique sur le sujet !

Il reste à ces alevins de substitution déversés une seule vertu : celle de remplir quelques paniers et ce dans les stades juvéniles ou pré-adultes…comme le rappelle d’ailleurs le chargé de mission en citant notre étude réalisée voilà plus de dix ans qui déjà révélait la non participation de ces poissons à l’effort de reproduction sur notre vallée mais bien présent dans les stades subadultes. Pour tenir cet objectif faut-il s’assurer de les déverser au bon endroit et dans les bonnes conditions car ils ne résistent pas à la concurrence des poissons sauvages. Par ailleurs s’il s’agit d’assurer le garnissage de quelques paniers, une taille légale de capture adaptée semble inévitable. Ces poissons étant par ailleurs beaucoup plus réceptifs à l’effort de pêche, comme l’a d’ailleurs rappelé le technicien fédéral en citant une nouvelle fois notre expérience.

Ces révélations interrogent désormais tout le monde sur sa politique de soutien non plus piscicole mais surtout halieutique. Il ne s’agit plus de se prendre pour « Dieu » en compensant un quelconque déficit souvent supposé. Il s’agit bien désormais comme nous l’avons compris depuis longtemps d’ailleurs de combattre pour reconquérir d’abord le milieu et l’environnement à moyen/long terme afin d’assurer le maintien et/ou le développement des espèces implantées et, dans le même temps, de satisfaire les pêcheurs dans les limites réelles de nos pratiques de gestion et des possibilités qui nous sont offertes.

Un chantier gigantesque s’ouvre désormais à la lumière de ces révélations…Respect strict du PDPG, renforcement des protocoles de suivi des déversements, accroissement des contrôles « qualité » en production, validation des demandes de déversement par une commission spécialisée, etc. Notre système fédéral tente de se projeter et d’être à la hauteur de ces nouveaux enjeux. Nous verrons si les pistes évoquées seront mises en œuvre et comment. Notre action s’inscrit aujourd’hui comme hier dans ces révélations et confirment donc nos choix de gestion.

Traitement des seuils et barrages…çà continue !

L’année dernière déjà nous vous rapportions l’arasement et l’effacement de deux ouvrages importants de notre secteur sur la rivière Couze Pavin . Dans la dynamique portée par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Vallée de la Couze Pavin, de la Couze Valbeleix et de leurs affluents le traitement de deux autres seuils a été réalisé ces derniers jours sur l’affluent le plus important de la Basse Couze Pavin, le ruisseau d’Antaillat sur la commune de Meilhaud.

L’Antaillat 2 un passage à guet dont la lame d’eau imposait un classement en ouvrage « difficilement franchissable ».

Le seuil 4, un autre passage à guet « difficilement franchissable » : une lame d’eau très faible par étiage…

Deux passages à guets bétonnés, les seuils 2 et 4, dont les lames d’eau, la largeur des ouvrages et les fosses aval qui ne laissaient que peu de possibilités de franchissement aux espèces piscicoles, ont donc été aménagés de passes à poissons dites à « macro-rugosité ».

L’ouvrage 2 traité grâce à une passe à poissons à macro-rugosité attend sa mise en eau…

Le seuil 4 lui aussi traité…et en eau !

Certes la partie basse de cet affluent, sur les 400 derniers mètres, connait un assec exceptionnel cette année, la présence de failles argileuses à l’approche de la confluence avec la Couze Pavin contribue à accentuer les difficultés de connexion lors de très forts étiages tels ceux de cette année 2017. Il n’en demeure pas moins vital de « travailler » cette continuité écologique pour accéder aux meilleures zones de frai en amont, elles en permanence « en eau » et où une population indigène de truites fario se maintient.

Si le traitement des seuils 1 et 3, les deux ouvrages restants, les plus importants, ont été reportés, nous tenons à saluer l’investissement de la commune de Meilhaud et de la toute nouvelle équipe municipale qui découvre les problématiques de continuité écologique. Les efforts pédagogiques conduits par les salariés du SIAV, son Président Mr Costes Yves maire de saint Vincent, les salariés de notre Fédération, les organismes d’État tels ceux de la DDT63, de L’Agence Française pour la Biodiversité et d’autres représentants de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne leur permettent de conduire ces dossiers en respect de l’obligation règlementaire qui leur est demandée.

Par ailleurs, nous profitons de l’occasion pour confirmer notre engagement au côté de notre Fédération Départementale dans le traitement d’autres ouvrages, plus en amont et hors du champ de compétence du SIAV, où nous espérons que nos conditions d’interventions, appuyés des mêmes organismes et proposées aux communes concernées suffiront à provoquer les signatures des conventions en gestation. Des projets en dizaines de milliers d’Euros sont sur « la table »…pour toujours garantir un meilleur accès des espèces piscicoles à notre réseau de tributaires et de ruisseaux pépinières. Par l’effort de tous, nous participons à la construction d’un avenir que nous souhaitons plus durable !

Sur les 6 ouvrages du secteur…Seuls 2 restent à aménager.

Pêche électrique d’inventaire sur le Parcours « prendre et relâcher »

Retour rapide sur la pêche électrique de ce jeudi 21/09 effectuée sur le parcours de la Couze Pavin à Saint-Cirgues. Conduite par notre Fédération et ses techniciens, les bénévoles et administrateurs de la FDPPMA 63 complétés par nos adhérents ainsi que ceux de l’AAPPMA voisine d’Issoire ont réalisé cet inventaire désormais traditionnel. 17 personnes étaient donc à l’œuvre dés 08h30 pour réaliser les deux passages et scanner les 150 mètres linéaires au départ du bief de Chidrac.

Lamproies, chabots, loches et autres vairons se laissaient surprendre ainsi qu’une densité conséquente de juvéniles de truites Fario. Tous étaient donc enregistrés à la table dite de la « Bio ».

Salariés et bénévoles à l’œuvre pour l’enregistrement des poissons capturés.

Cette pêche électrique fut l’occasion pour les stagiaires du CFPPA de Brioude à Bonnefont, spécialité BP JEPS Moniteur Guide de pêche d’assister à cet inventaire. Par ailleurs, la trentaine d’élèves du BTS Agricole « Gestion et Protection de la Nature » de Rochefort Montagne complétés le rang des visiteurs. Beaucoup de monde donc ce jour au bord de la rivière, ce qui pouvait laisser une impression de joyeuse foire du bord de la route. Un jeudi surprenant pour nombre de locaux qui se posaient quelques questions…

Au delà du résultat qui sera commenté aux adhérents lors de notre assemblée générale ce fut d’abord un moment d’échange qui permettait à tous, jeunes et plus expérimentés, de se retrouver au chevet de la rivière. L’après-midi fut  consacré à un site de l’AAPPMA d’Issoire : le futur site d’implantation de la micro-centrale hydroélectrique du seuil de l’hôpital.

Beaucoup de monde au bord de l’eau…jusqu’à provoquer quelques ralentissements routiers au réveil de la vallée !

Les écoles de la vallée à la pêche.

Sur notre recommandation et avec notre appui, le SIAV « Couze Pavin et ses affluents » des collectivités a mandaté notre Fédération et son pôle développement afin de réaliser plusieurs prestations d’initiation à la pêche et de découverte des milieux aquatiques. Ainsi plusieurs classes des Regroupements Pédagogiques Intercommunales des Vallées des Couzes Pavin et Valbeleix ont eu la chance, comme ceux de Saint-Vincent et Saint-Floret ce jour, de profiter de cette animation menée par les guides de pêche conventionnés de nos structures associtives : Jacques Faucher et Julien Katzenfort moniteurs guides professionnels ont ainsi eu le plaisir d’animer cette journée d’abord dédiée à la découverte du cours d’eau, puis cet après-midi de tremper la ligne au Plan d’eau des Hermines !

Jacques Faucher présente les « petites bêtes » vivant dans le cours d’eau.

Une fois initiée…c’est la chasse à la « petite bête » : certains pieds goutteront la fraicheur de la Couze Pavin !

Arasement des seuils Pavin 6 et 7…1 an déjà !

Rétablir la continuité écologique des cours d’eau, l’un des leviers de la reconquête des masses d’eau identifiés au nouveau national pour améliorer la qualité des cours d’eau. Le but favoriser le transit sédimentaire nécessaire à la bonne santé des cours d’eau mais aussi la libre circulation des espèces piscicoles afin que ces dernières puissent accomplir leur cycle vital. Il s’agit de réduire les pressions des activités humaines à l’instar des autres fléaux que sont l’usage excessif et non contrôlé de produits phytosanitaires présents dans plus de 90 % des masses d’eau, y compris souterraines, et de limiter les apports excessifs des engrais et des dérivés de l’agriculture intensive…A peine plus de 40 % des masses d’eau de surface en France sont considérés en « Bon état » écologique !

Face aux contraintes qui chaque année ne font que s’accentuer sur notre territoire, comme ailleurs, les incertitudes climatiques nous imposent de prendre toutes les mesures visant à réduire l’empreinte environnementale de nos activités. L’enjeu est simple : nous permettre collectivement de pouvoir continuer durablement d’utiliser toutes les ressources mises à disposition par notre environnement et surtout de garantir une eau de qualité, indispensable à toute les formes d’exploitation d’activités.

Seuil pavin 7

Après ce rappel de contexte, un retour vous est fait sur l’évolution de la rivière au travers d’un exemple le Pavin 7. Seuil séculaire de plus d’1,80 m installé au moyen-âge, il n’avait plus d’usage. Totalement infranchissable, il fut arasé en octobre 2016 en moins d’une journée.

Vue témoin…l’ouvrage est démoli en 1 jour.

Laissant place à l’avenir…

Vue témoin…les graves sont prêtes à dévaler.

Un an plus tard, la rivière reprend ses droits. Sans crue majeur, l’année 2017 a néanmoins permis de déplacer des centaines de mètres cubes de graves qui ont « redessiné » totalement le parcours sur plus de 500 mètres en amont comme en aval. Diversification des profils, des vitesses d’écoulement , nouvelles incisions, méandres, plats courants et radiers se succèdent, et ce malgré la faiblesse du débit estival. L’œil du pêcheur perçoit une multitude de profil d’habitats découverts pour tous les stades d’individus piscicoles. Un an après, le résultat est déjà là…et l’avenir de la prochaine crue accentuera, nous l’espérons, la diversité de ce profil autrefois uniforme et sans grand intérêt.

La rivière reprend ses droits . de multitude de profils différents sont nés tant en mont qu’en aval sur prés de 500 m…

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